Ensun Alkahin

Seul le courage est dieu dans le coeur des guerriers

  Caractéristiques

Parce qu'aucun être n'est identique...

Apparence : Sa tête, soutenue par un cou vigoureux, porte des cheveux épais, indisciplinés, d’un noir plus sombre que les plumes du corbeau. Ses épaules sont larges, ses hanches hautes et sa taille fine. Il a la peau mâte, le visage long, ce qui atténue le côté enfantin de son front dégagé et de ses yeux sombres bordés des cils épais. Ses lèvres bien dessinées ont souvent une expression de gravité impénétrable, ce qui offre à Ensun un côté plus adulte que les autres jeunes hommes de son âge.

Caractère : Ensun est un jeune homme fonceur et imprudent. Son manque évident de confiance en lui l’amène à prendre des risques inconsidérés, notamment lorsqu’il s’agit de se sortir de situations embarrassantes ou susceptibles de lui faire du tort. Depuis quelques semaines, il est en conflit perpétuel avec son père, le Roi. La colère, la rancune et l’incompréhension aliènent sa raison. Il n’a désormais ni but, ni rêve, et ne sait plus qui il est vraiment.
Son innocence d’enfant semble avoir totalement disparue le jour même où Fakhar annonça au Conseil qu’il était le nouvel ambassadeur Naakti, obligeant ainsi son fils à quitter le village.

Armes :   Un bâton, où sont gravés plusieurs runes.

  Histoire

... Et parce que chaque histoire est unique.

- Mettez-vous en garde, jeune Prince ! ordonna le maître d’armes d’une voix forte.

Las, Ensun alla ramasser son bâton, projeté à plusieurs mètres de lui par un coup digne des plus grands guerriers Naakti. Lorsqu’il le leva vers son adversaire, ce fût cette fois-ci dans le bon axe.

- Vous voyez que vous êtes capable de progrès ! Encore quelques mois, et vous aurez compris qu’un bâton doit rester dans vos deux mains au lieu de s’envoler dans les sens.
- Et comment suis-je censé faire, quand vous frappez comme un animal sauvage ? rétorqua Ensun avec un semblant d’arrogance.
- Vous apprendrez à résister à mes attaques. On ne se muscle pas en quelques leçons seulement.

Dépité, le jeune garçon recula de quelques pas pour être prêt à répondre au prochain assaut. Köll avait consenti à reprendre les cours avec Ensun et remplaçait les critiques acerbes par quelques encouragements, mais cela ne changeait pas grand-chose aux progrès de son élève. Après plus d’une dizaine de leçons, ils n’avaient toujours pas eu un seul échange digne d’un véritable combat. Même les cadets montraient plus de volonté à l’entraînement. Était-il réellement le fils de Fakhar Alkahin ? Si c’était le cas, alors il n’avait pas hérité de sa ténacité. A treize ans, il montrait bien plus d’énergie que cet enfant !


- Tu es prêt à reprendre ?
- Oui...

Köll décida de tester une dernière fois son élève, afin de savoir s’il ne perdait pas son temps à essayer de lui inculquer les bases de la maîtrise du bâton. Il enchaîna donc avec une attaque qu’ils avaient déjà analysée de nombreuses fois tous les deux, et qu’un jeune novice saurait parer sans trop de peine. Ensun positionna son arme du bon côté, para avec beaucoup de difficultés, exécuta quelques pas rapides en arrière, tandis que Köll l’attaquait sans relâche ; au moment idéal, le Prince s’avança mais fut soudainement bloqué dans son élan par son adversaire. Le bras douloureusement tordu, il dût lâcher prise de nouveau. Le bâton alla se ficher dans le sable, un peu plus loin, sous les rires moqueurs des autres élèves accoudés aux barrières.

- Hmm…lâcha Köll, agacé, tandis qu’Ensun partait récupérer son arme à grandes enjambées.
- Je vous assure que je connais les parades ! Mais comment voulez-vous que je les applique ? Je n’ai de cesse de vous répéter que vous frappez trop fort !
- Que croyez-vous, au juste ? Que votre adversaire fera preuve de douceur lorsqu’il voudra vous tuer ? le combat exige un minimum de tonicité, la finesse ne fait pas tout. Vous manquez cruellement de force ! Si vous n’aviez pas manqué plusieurs de mes cours, vous seriez au niveau de tous vos camarades ! Etre fils de roi n’implique pas de venir seulement lorsque cela nous chante ! Votre faiblesse, vous l’avez mérité, Ensun.

Il n’avait pas choisi de naître Prince. Tout comme sa jeune soeur, Elissa, n’avait pas choisi de naître Princesse.
Ensun avait toujours été persuadé qu’il devait suivre inlassablement les traces de son père le Roi, dont la renommée n’était aujourd’hui plus à faire. Les villageois et villageoise l’encourageaient dans cette voie, si bien qu’il avait, dès son plus jeune âge, montré un vif intérêt à recevoir l’enseignement de Köll, le vieux maître d’armes. Si les premiers jours avaient été plus que prometteurs, les suivants manquèrent de saveur et le jeune Prince s’illustra par son absence aux leçons les moins passionnantes, à savoir presque toutes.

Quand il ne se trouvait pas dans l’arène, Ensun vagabondait seul dans la sombre forêt, dont l’accès lui avait été pourtant interdit depuis toujours. A la cime des plus grands arbres, il observait, écoutait et méditait sur chaque son, chaque créature ayant croisé son regard. Mais un beau jour, à l’occasion d’une sortie du Conseil, le vieux Köll se permit d’aller informer le Roi des escapades de son enfant, ce qui eut pour seul effet de tout gâcher.
Le soir même, Fakhar réclama des explications à son fils, l’informant dans un premier temps qu’il était au courant de sa terrible désobéissance, qu’un villageois l’avait vu ressortir de la forêt tout à l’heure. Inquiété, le jeune Prince ne put s’empêcher de mentir, espérant ainsi sauver les apparences. Il assura que le maître d’armes n’avait pas été présent aux cours d’aujourd’hui et qu’il avait donc eu toute sa journée de libre. Ne sachant quoi faire, il n’avait pu résister à l’envie d’aller se promener dans la forêt, autrement qu’accompagné par trois ou quatre chasseurs. Ce mensonge ne fit qu’augmenter la colère du Roi à l’égard de son enfant. Il lui parla de l’honneur et du respect, mais trop effrayé, Ensun ne fut pas en mesure de saisir le sens réel de ses paroles. A l’heure du coucher, ce furent les bras de Sheelah, sa mère, qui lui permirent de trouver le sommeil.

Plus jamais il ne manqua de leçons, ni ne mentit à sa famille. Plus jamais, jusqu’à ce qu’une étrangère, aux cheveux aussi blancs que la lune,  foule le territoire Naakti. Si Ensun voyait en elle une promesse d'avenir, il était loin de se douter qu'elle allait en vérité causer sa perte.

  Hors RP

Et vous, derrière l'écran.