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A chacun sa place

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Angelo Añada

Angelo Añada


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MessageSujet: A chacun sa place A chacun sa place EmptyMer 29 Jan - 10:20

La matinée avait été chargée pour le jeune prêtre et sa nuit assez peu reposante. Il ne cessait de s'inquiéter pour l'état de santé de la petite. Il rendit grâce à Dieu de lui avoir épargner des cauchemars durant son sommeil. Il avait eu l'impression de sombrer dans la nuit d'un puits sans fond. Perrine l'avait éveillé par les bruits de cuisine. Sa femme de charge était bienveillante à son égard, malgré leur échange brutal de la veille. Elle avait vu bien des choses et sa sagesse était grande. Cela le blessait, mais il devait reconnaître que Roxanne avait pris une grande place dans son esprit. Et pourtant Perrine lui avait souris, et cela avait été comme une vague de réconfort. Il remarqua ses petites attentions : les croissants, le café préparé avec soin à son goût. Elle avait même préparer de nouveaux habits, fraîchement repassés. Perrine avait rosis lorsqu'il l'avait embrassée sur les deux jours. Angelo savait qu'elle serait là pour lui, mais aussi pour veiller sur Roxanne. Elle l'aimait beaucoup.
La messe se déroula sans qu'il y prenne garde. Trop de réflexions se bousculaient dans son esprit, en forçaient les portes. Y faire abstraction avait fonctionné un temps, mais le moment était venu de regarder les choses en face. Le jeune prêtre s'y refusa la matinée durant, courant d'un lieu à un autre pour diverses raisons : un malade qui demandait une dernière bénédiction, un enfant qui venait de naître, un banquier qui voulait s'assurer que sa créance serait remboursée avant le printemps… Les heures défilèrent dans un tourbillon de rencontres. Les visages, les émotions se succédaient. Angelo, la sensibilité à fleur de peau, ressentait plus que jamais ces sentiments divers et variés. Il partageait jusqu'au plus fond de son être la joie, la tristesse, la peur et toutes ces émotions auxquelles on l'associait.

Angelo revint tard au presbytère, éreinté. Perrine l'accueillit de son sourire, mais il perçut son inquiétude à son sujet. Elle préféra aborder avec lui divers petits sujets de la vie quotidienne. C'était à se demander si tous les corps de métier de la ville étaient passés ce matin. Réticent à ce bavardage innocent, il finit bien vite par y trouver tout son intérêt et en remercia Perrine en son for intérieur. Elle en arriva au docteur qui l'avait rassuré sur la santé de Roxanne. Elle devait se reposer et éviter tout effort pendant les prochaines semaines. Puis ils abordèrent d'autres sujets comme si de rien n'était. Le prêtre savait bien que Perrine tentait de le protéger et s'évertuait à lui occuper l'esprit. Elle faisait bien : une plainte désarmante avait assourdis son esprit en apprenant que la jeune fille devait se reposer pendant trois semaines.

Perrine l'envoya couper un peu de bois et il ne rechigna pas à son ordre peu conventionnel. Vider son esprit, c'était sa seule préoccupation. En revenant, il prit un bain, puis s'installa dans son bureau pour écrire.
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Roxane Morlame

Roxane Morlame


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MessageSujet: Re: A chacun sa place A chacun sa place EmptySam 8 Fév - 18:41

Roxane avait passé la journée à somnoler, à réfléchir et à prier, même si au fil des heures sa volonté s'était peu à peu étiolée. La nuit revenant, elle ne parvenait plus à s'adresser au Seigneur avec sincérité. Elle cessa, songeant que le lendemain le jour se lèverait comme toujours sur une foi renouvelée. Lassée d'attendre et pleinement réveillée à présent, elle repoussa l'épais édredon qui la couvrait et s'assit au bord du lit le temps que sa tête arrête de tourner. Un peu faiblarde, elle resta longtemps sans bouger avant de se laisser glisser au sol. Ses pieds nus effleuraient à peine le plancher quand le petit fantôme blanc traversa la chambre, puis le couloir, avec juste un châle de lainage maladroitement jeté sur sa chemise de nuit. Elle gagna la cuisine et s'y assit devant le feu sur un tabouret bas sans écouter les protestations de Perrine, peu satisfaite de la voir mal couverte et surtout debout.

- Je vous en prie, laissez-moi rester un peu auprès de vous, je m'ennuie à force de rester sans rien faire, lui demanda-t-elle avec un sourire désarmant de gentillesse et d'humilité.

Car c'était la stricte vérité. Elle n'aimait pas rester seule et désoeuvrée. Le médecin avait parlé de trois semaines, ce qui la terrifiait. Cette convalescence s'annonçait atrocement longue et pénible. Peut-être le Père Angelo et Perrine finiraient-ils par la mettre à la porte si elle devait insupportable à force de tourner en rond. Elle se connaissait assez bien elle-même pour savoir qu'elle pouvait devenir absolument exécrable si on l'empêchait d'être libre. C'était même peu dire. Elle avait gardé de sa vie dans la rue un attachement déraisonnable à sa liberté et son indépendance, en plus d'un vocabulaire coloré.

Avec un seul bras, elle ne pouvait guère espérer aider efficacement la gouvernante pour le dîner ou même qui que ce soit, mais au moins savait-elle être de bonne compagnie. Les pieds sagement repliés sous sa longue chemise, elle arrangea un peu le châle pour bien se couvrir et repoussa les cheveux de devant son visage avant d'entamer la conversation. Cette dame était si gentille, elle était heureuse de l'avoir rencontrée et ne demandait qu'à la connaître mieux. De toute façon, elle n'avait que peu de notion de ce qui se faisait ou non, de ce qui était indiscret ou pas. Elle verrait bien.

- Dites, vous faisiez quoi avant que le Père Angelo arrive à Glénia ?
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Angelo Añada

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MessageSujet: Re: A chacun sa place A chacun sa place EmptyMer 14 Mai - 13:42

Perrine avait été surprise de voir Roxanne paraître dans la cuisine à une heure tardive. Elle pensait tout d'abord que la jeune fille avait faim ou soif. Mais non ! Elle s'apprêtait à renvoyer la petite au lit, quand celle-ci s'installa près d'elle et la dévisagea avec ses doux yeux violets. Cela coupa toute fâcherie !

- Allons ! Tu n'es pas raisonnable, mais je comprends. Je ne supporte pas non plus de ne rien faire. Mais avec ce bras dans le plâtre, je ne sais pas quoi te donner à faire.

Perrine s'était levée et se mît à préparer du thé. Elle attrapa de la laine et s'installa près de Roxanne qu'elle revêtît d'une autre couverture.

- Tiens, tu vas m'aider pour démêler la laine.
Ce que je faisais avant de m'occuper du père Angelo ? Je m'occupais de son prédécesseur, lui répondit-elle en souriant malicieusement. Mais je ne suis arrivée que deux années avant qu'il ne nous quitte. Il était déjà bien malade et j'ai fait de mon mieux pour le soigner.


Perrine arrêta un instant son filage pour s'occuper de servir deux tasses de thé fumant qu'elle apporta près d'elles avec de petits gâteaux.

- Mais j'imagine que ta question portait sur ce que je faisais avant d'être l'intendante de l'église de Glénia.
Ma vie a été simple ma petite. Très jeune, je sis rentrée au service d'une grande dame de la cour. Ma mère était une de ses couturières favorites et je l'accompagnais partout. J'ai vécu auprès de cette famille dont je suis devenue la gouvernante. On me laissa un peu de temps et un local pour créer moi aussi des vêtements et les commercer. Voilà une dizaine d'années, le roi a rappelé cette famille auprès de lui. Ils m'avaient recommandé auprès d'une famille-amie. Cette dernière fut très généreuse, mais je ne parvenais pas à me sentir assez bien. Ils eurent la gentillesse de me donner un petit fonds pour que j'ouvre une boutique.
Ce fut une belle réussite, mais les années passent. Ayant fait quelques économie, j'ai pris un peu de temps pour voyager à travers Fändir. Glénia m'a séduite. J'ai vendu mon fonds de commerce et chercher de quoi vivre ici. Ce fut un vrai hasard de tomber au bon moment près du presbytère. Le médecin venait d'y être appelé en urgence et il cherchait une personne pour servir d'infirmière. Depuis ce jour, je n'ai pas cessé de l'être. Je suis même devenu la femme de charge ou l'intendante ou la gouvernante.

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Roxane Morlame

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MessageSujet: Re: A chacun sa place A chacun sa place EmptyMar 27 Mai - 20:19

Heureuse de s'occuper au moins une main, Roxane avait docilement prêté ses doigts pour aider Perrine à filer sa laine. Et puis, enfin libérée, elle s'était emparée de sa tasse de thé avec un plaisir manifeste pour en boire une gorgée brûlante avant d'y tremper un par un les petits biscuits à sa portée. Elle écoutait sagement, réellement curieuse, intéressée par ce que la gouvernante avait à lui raconter. Avalant sa dernière bouchée, elle sourit de toutes ses dents en reposant sa tasse.

- Vous avez vécu plusieurs vies, alors !

Une gorgée de thé fit descendre le reste des miettes avant qu'elle poursuive, toujours aussi contente de la compagnie et des découvertes.

- Ça doit être drôlement intéressant, vous avez bien de la chance. Je suis impatiente de savoir ce que me réserve la vie à moi aussi.

Elle semblait avoir retrouvé un peu de sa fougue et de son enthousiasme après avoir été si désespérée par sa chute et sa blessure. Machinalement, elle toucha la bosse de sa tête et un sourire plus ténu effleura ses lèvres. Son père aurait-il espéré que ça lui mette du plomb dans la tête ? Cette fois, c'est un petit soupir qui lui échappa. Elle allait devoir quitter le cocon du presbytère de Glénia et se remettre à chercher son père bientôt. Le Père Angelo avait pris une place importante dans sa vie, mais qu'en serait-il quand ils seraient à Assécia ? Elle chassa ces pensées avec une nouvelle gorgée de thé et sourit encore.

- La vie semble plus paisible ici qu'à Assécia, je comprends que vous vous y soyez plue... Mais je ne crois pas que je pourrais m'adapter aussi bien, pour ma part. Je ne sais pas. J'ai tellement l'habitude de ne compter que sur moi-même qu'il m'est difficile d'envisager que je doive dépendre d'un homme, fut-il mon père et mon capitaine.

Elle touchait du doigt une certaine culpabilité qui la minait depuis longtemps sans arriver encore à se l'avouer tout à fait. Au fond, et même si elle avait été profondément heureuse de se découvrir enfin une famille en la personne de Raven, son capitaine qui l'avait adoptée, n'était-elle pas un peu soulagée de ne plus dépendre que d'elle-même à nouveau ? Non, c'était mal...
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Angelo Añada

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MessageSujet: Re: A chacun sa place A chacun sa place EmptyMer 16 Juil - 11:20

Roxane était encore bien jeune. Perrine le voyait clairement. Une sorte de douce mélancolie émanait de son doux visage. Elle aurait aimé réconforter cette petite, mais ce n'était pas un service à lui rendre. Si elle avait effectivement vécue si longtemps sans aucune autorité familiale, Perrine se sentait investie du devoir de prendre la place pendant son séjour de cette étrange entité de conseils, de mises-en-garde, de moral et de justice. Certes la petite avait une bonne vertu, mais il lui manquait un sens des réalités quant aux convenances certaines fois.

- Allons, ma petite ! Nous avons tous besoin de quelqu'un de supérieur qui nous guide et nous conseille. Tu as déjà Dieu près de toi, et tu ne peux donc pas prétendre avoir vécue seule.

Un bruit dans l'escalier lui fit arrêter son discours. Angelo apparu dans l'embrasure de la porte, visiblement fatigué, loin de l'image charismatique que Perrine lui voyait habituellement.

- Angelo ! Dans ton état vraiment, ce n'est pas une bonne idée de veiller aussi tard. Tu devrais remonter tout de suite te reposer.

Un léger sourire parvint à se dessiner sur les lèvres du jeune prêtre qui remit un peu d'aplomb sa chemise de baptiste. Il embrassa Perrine et Roxanne sur le front.

- Je me suis endormi sur mon courrier. Je voulais simplement boire un petit quelque chose.
Que faites-vous donc encore éveillée toutes les deux ? Je ne suis tout de même pas le seul à être fatigué.


Perrine s'était levée et lui servit une tasse de thé, pensant qu'Angelo se laissait couler dans un profond fauteuil près de la cheminée.

- Roxane a dormi pendant des heures et elle est venue me tenir compagnie. Tu sais bien que l'âge avançant, je n'arrive qu'à faire de petites nuits, rétorqua Perrine en lançant un clin d'oeil à la jeune fille.

- Bien, bien, dit Angelo en levant les mains en signe de rédition. Et puis-je participer à votre intéressante conversation, ou bien serait-il malséant que je reste plus longtemps en ces lieux ?

L'éclat moqueur était revenu dans ses yeux et s'il conservait la marque un peu rouge de son bras sur la joue, Angelo faisait déjà meilleure figure.
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Roxane Morlame

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MessageSujet: Re: A chacun sa place A chacun sa place EmptyVen 10 Oct - 7:36

- C'est bien vrai, approuva Roxane avec un hochement de tête.

Dieu ne l'avait jamais quittée malgré les épreuves et les rencontres. À bien y réfléchir, c'était plutôt curieux car à l'orphelinat on ne parlait de Dieu que comme d'une entité vengeresse, menaçante, punissant les vilains enfants et accordant Sa Grâce à des prêtres dévoyés et malsains. Pourtant, quand elle en était enfin partie pour vivre seule dans la rue, elle avait emporté avec elle une foi solide en un Dieu d'amour, de pardon et de soutien. Comme quoi, les voies du Seigneur sont réellement impénétrables, songeait-elle, car Lui seul avait pu lui insuffler cette foi et lui donner le courage de la garder.

Angelo survint alors et son coeur s'emballa subitement. "Père Angelo" se corrigea-t-elle mentalement une fois de plus tout en dissimulant de son mieux son trouble. Il entra alors en se rajustant et posa un baiser sur son front, y laissant une trace brûlante. Aussitôt qu'il se fut installé dans son fauteuil, elle n'eut plus qu'une seule idée en tête : se laisser glisser à terre près de lui et poser la tête sur ses genoux. Il passerait peut-être alors sa main dans ses cheveux comme il l'avait fait après l'accident. Il la regarderait avec ses yeux doux et bons, lui prodiguerait conseils et sourires.

Tout cela n'était que pur fantasme cependant. Si peu au fait qu'elle soit des convenances, elle avait parfaitement conscience que ces choses-là ne pouvaient se faire qu'avec un père ou une mère. Ou un mari, peut-être, pour ce qu'elle en savait. Fantasme aussi son envie de lui frotter doucement la joue pour en faire disparaître la marque rouge de sa sieste inopinée. Fantasme encore l'idée d'y poser un baiser.

Le front rosi par ces pensées bien peu vertueuses et inexplicables, elle plongea le nez dans sa tasse de thé pour la finir. Le temps de la reposer, elle avait à peu près repris contenance et pouvait à nouveau regarder en face le prêtre. Il semblait s'amuser d'être potentiellement un intrus dans sa propre cuisine et elle s'émerveilla une fois de plus de la facilité avec laquelle l'humour et la légèreté allaient et venaient dans cette maisonnée.

Angelo avait en tout cas amené une distraction bienvenue au moment où les pensées de la jeune fille s'orientaient dans une direction qui ne lui semblait pas souhaitable : cette culpabilité qu'elle s'efforçait d'ignorer depuis la disparition de Raven. Plutôt que de repartir dans cette direction déplaisante, elle prit donc sur elle de raconter où elles en étaient au prêtre afin d'enchaîner sur des choses plus agréables.

- Perrine m'a raconté ce qu'elle avait fait avant de venir à Glénia et nous en étions à comparer cette ville à Assécia. Je me demandais s'il était possible de s'habituer au calme et à la douceur du climat quand on a vécu longtemps dans les trépidations de la capitale. Qu'en pensez-vous ?

Parlait-elle à tort et à travers comme une écervelée ? Non, elle ne le pensait pas. Et puis, il fallait poursuivre et partager cette conversation avec Angelo pour qu'il reste. Perrine était fort gentille mais après cette journée éprouvante, Roxane éprouvait le besoin de retrouver l'humour du Père Angelo plutôt que la morale bienveillante de sa gouvernante. C'était sans doute un grand péché, mais tant pis, elle n'en prierait que davantage pour se faire pardonner cette ingratitude. Elle rajusta la couverture sur ses genoux qui dissimulait ses jambes à peine couvertes d'une chemise de nuit, tira de même sur le châle enroulé autour de ses épaules, puis - décente et innocente - leva de grands yeux curieux vers le jeune prêtre, avide de l'entendre encore.
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Angelo Añada

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MessageSujet: Re: A chacun sa place A chacun sa place EmptyMar 21 Juil - 10:52

Angelo avait le sentiment inconfortable d'être le seul à être troublé. Et si la prière l'avait jusqu'à présent rassuré et rendu fort, il percevait bien que les limites de son esprit s'approchait à grand pas. Il fut reconnaissant à ces dames de garder un grand naturel et de ne point s'attarder sur lui. Parler du monde lui faisait du bien et la question de Roxane était plus pertinente qu'elle ne le pensait sans doute elle-même.

- Ha ! Roxane ! Si Assécia te semble trépidante, quel mot utiliserais-tu pour parler de la capitale de l'Ancien Monde ! En arrivant à Assécia, j'ai eu le net sentiment d'arriver dans une grande et belle ville de ma province natale.
Ne te méprends pas, ce n'est pas une critique négative. J'apprécie assez le "calme" d'assécha. C'est une ville qui est à échelle humaine
.

Le jeune prêtre prit une gorgée de thé, mais comme deux paires d'yeux continuaient à le fixer, il poursuivit :

- Pour répondre plus exactement à ta question, je crois que l'on peut s'habituer à tout. Mais que cela n'a qu'un temps ! On finit toujours par revenir là où notre nature nous appelle. Encore faut-il se connaître bien pour cela.

- Ah ça Père Angélo ! Croyez-vous que ma nature m'a appelée à me retirer au calme de Glënia, ou bien est-ce la fatigue de ma vie trépidante qui m'a incitée à trouver un peu de calme ? l'interrompit Perrine.

- Tu parles avec sagesse Perrine. Les aspirations changent avec le temps !
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